Les entreprises font de plus en plus attention à leur performance extra-financière, notamment depuis la mise en place de la DPEF (pour “Déclaration de Performance Extra-Financière”) en 2019. Si hier la performance financière primait, aujourd’hui, elle ne suffit plus à convaincre les investisseurs et les clients. Le respect de l’environnement, le droit humain, et la bonne gouvernance sont trois éléments désormais étudiés en profondeur dans le cadre d’un financement ou investissement. Quels critères ESG faut-il étudier ? Et quelle est leur utilité ? On fait le point.
ESG (pour Environnement, Social, et Gouvernance) d’abord, est un sigle bien connu par la communauté financière internationale. Il désigne les éléments non-financiers à prendre en compte lors de l’analyse d’un acteur économique (entreprise, collectivité, etc.) dans le cadre d’un financement ou d’un investissement.
Dans le cadre de certains types de financement (crédit à impact notamment), les banques ou investisseurs se basent sur ce qu’on appelle des critères ESG pour mesurer des performances extra financières d’une entreprise. Comme leur nom l'indique, ce sont des critères qui permettent d’évaluer la prise en compte du développement durable* des entreprises.
Les critères sont multiples :
L'intégration des critères ESG, dans le cadre d'opérations financières, répond à une prise de conscience globale des enjeux de durabilité par la société, mais pas que. Pour les entreprises, les raisons d'intégrer ces critères sont nombreuses :
Prendre en compte les critères ESG permet d'identifier et de gérer les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance auxquels l'entreprise est exposée. Mettre en place une politique de développement durable va réduire les risques (de réputation, financiers, et juridiques).
Une approche durable peut ouvrir de nouvelles opportunités commerciales, notamment en accédant à des marchés émergents liés à l'énergie propre, à l'efficacité énergétique, aux technologies vertes et aux produits respectueux de l'environnement.
Les critères ESG peuvent stimuler l'innovation en encourageant le développement de produits et de services plus respectueux de l'environnement, socialement responsables et en phase avec les besoins changeants des consommateurs.
Les entreprises adoptant des pratiques ESG responsables sont souvent perçues plus favorablement par les clients, les investisseurs et les employés, ce qui peut renforcer leur marque et leur réputation.
Les entreprises engagées dans des pratiques ESG attractives attirent et retiennent les talents les plus qualifiés, car de nombreux employés recherchent des entreprises ayant une mission et des valeurs alignées avec les leurs. 74% des DRH affirment que la RSE est un critère crucial dans le recrutement de talents, selon une étude menée par Ipsos pour Michael Page en 2021.
L'intégration de pratiques durables peut entraîner une utilisation plus efficace des ressources, réduire les déchets, diminuer la consommation d'énergie et minimiser les coûts liés à la conformité réglementaire.
En intégrant les critères ESG dans leur chaîne d'approvisionnement, les entreprises peuvent réduire les risques liés à des fournisseurs non conformes, renforcer la résilience de leur chaîne logistique et améliorer la collaboration avec les parties prenantes.
De plus en plus d'investisseurs intègrent les critères ESG dans leurs décisions d'investissement. Les entreprises performantes sur les critères ESG peuvent être mieux positionnées pour attirer des investisseurs et obtenir un financement à des conditions avantageuses. En l'occurrence, en 2016, le Ministère de l’Économie et des Finances a créé le label ISR, un outil pour choisir des placements responsables et durables. Il a notamment pour objectif de rendre plus visible les produits d’investissement socialement responsables (ISR) pour les épargnants en France et en Europe.
De nombreuses juridictions adoptent des réglementations environnementales et sociales plus strictes. Intégrer les critères ESG peut aider les entreprises à se conformer aux réglementations actuelles et à anticiper les futures évolutions réglementaires.
En prenant en compte les critères ESG, les entreprises peuvent contribuer à la durabilité à long terme des écosystèmes, des communautés et de l'économie mondiale, créant ainsi de la valeur pour toutes les parties prenantes.
Pour l’ensemble de ces raisons, il devient nécessaire pour les banques et investisseurs de s’équiper pour assurer le suivi de ces critères ESG. Finalement, l'intégration des critères ESG n'est pas seulement une nécessité morale, mais aussi une stratégie judicieuse pour assurer la pérennité et la prospérité des entreprises à long terme.
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*Depuis le Sommet de la Terre à Rio, tenu sous l'égide des Nations unies en 1992, la notion de développement durable et de ses trois piliers (économie/écologie/social) est officialisée. Parler de développement durable, c’est faire référence à un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.